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Oui je vais faire les 3. Mais tu choisis l’ordre en quelque sorte 🙂

Merci de bien me conseiller !

Et pour l’inspiration, j’ai pas à fermer les yeux très longtemps pour la voir surgir quand il y a Lisa.

C’est vrai que dans l’assassin royal on sait.. c’est un bon exemple:)

Je suis content que tu aie pu aller sur l’eau.
Moi j’ai été au bord de l’eau du canal. J’ai lu des belles choses. J’ai joué à des jeux chez des amis. Et j’ai mangé trop de crêpes..

Je pense à toi.

Je dis ca comme ça, mais si tu penses pouvoir prendre des petits moments, tu me diras. Ça pourrait déterminer ma destination de voyage la semaine prochaine. Aucune obligation bien sûr, je serai pas déçu:)

Je t’embrasse fort plein de fois 🫂

Ça fait 3 jours.. La nouveauté et le pittoresque de la vie à la bougie commencent à s’estomper.

Je dois aller parler à Isabelle, c’est mon rôle.
La convivialité avec les domestiques et les jardiniers s’éteint avec les dernières bougies sous le grand lustre en cristal.
Les voitures sont out. Jose est parti avec le motoculteur, pour rejoindre sa famille à Jackson Height.

Aucune lumière , même pas le phare de Montauk. Pas un espoir ne brille du côté de New York.
Hier un helico s’est posé chez les Clark, pour repartir aussitôt.

On va bientôt manquer de nourriture. Je l’ai compris en voyant le visage d’Édouard. Le gars qui remplit nos assiettes depuis 10ans.
Il est revenu les mains vides il y a 2 jours. Isa l’avait envoyé à l’épicerie en voiturette pour à acheter ses chewing-gum à la myrtille.

C’est le seul qui sait pour la panic room sous la maison. 3 mètres sous terre. Avec des vivres, un générateur et de quoi dissuader les intrus.

Elle est dans la salle de bain, en train de maintenir un semblant de perfectio en plissant les yeux par manque de lumière.

« Isa je crois qu’on va devoir prendre une décision. »

« On déménage chéri? » Enrobé d’un rire creux.

« Je crois que plus rien ne marche dehors »

Je me rends compte qu’elle a toujours eu le monde à ses pieds.
Les désirs assouvis dans l’instant.
Il n’arrive jamais rien ici. Mais j’ai l’impression que le monde a basculé.

« Enfin Mel, ils vont venir réparer ou envoyer l’armée ! Mais ils vont venir s’occuper de la fille du secrétaire américain au Trésor.. »

« Oui mais quand.. je crois qu’on risque de manquer de réserves rapidement. Mais il y une solution, la juste sous la maison. Une panic room un genre de petit bunker qui a été installé à la construction. Ya de quoi manger et un générateur avec du fiul. »

« Tu es si tragique mon chéri.. c’est une coupure de courant pas la guerre.. »

Elle a raison, mais on a oublié 1977, 24h de coupures, les pillages organisés, les incendies.
J’ai étudié cet épisode pendant mes études en sciences politiques.
La ça fait déjà 3 jours.. et rien.
Rien même dans un quartier comme le nôtre. Un quartier qui habite les 0,01% des privilégiés.
La panne touche peut-être tout le pays.

« Isabelle, j’ai des raisons de croire que c’est plus grave que ça en a l’air. Il faut faire vite, les domestiques commencent à perdre patience. Et.. comment dire.. on ne peut pas emmener tout le monde, on doit préserver la famille »

« Eward est au courant pour l’abris, l’entrée est dans la cuisine, dans le cellier »

« Tu veux laisser Edward..! Il fait partie de la famille… comment tu peux? »

« Écoute on sait pas combien de temps on va etre coincés. Et ce que va consommer Edward ça sera ça de moins pour les enfants »

Quand elle entre dans pièce, je sens qu’elle perd un peu pied. C’est petit, ça ressemble à un coffre-fort sans l’argent. Des couchettes des réserves, un générateur et 2 néons qui brillent. Ça ressemble à la guerre.

Je sens déjà que ça va etre l’enfer..
Mais ça sera mieux que de crever de faim ou de voir débarquer des pillards.

Mon père avait parlé de projets d’abris pour aller vivre à labris du monde quand il péterait. Mais quelque chose de plus grands, pour les gens importants.

J’emmène Isa dans le jardin pour respirer. Et Edward est la, il nous voit sortir. La carte dans ma main.
Un moment de flottement. Il comprend, il doute.
On a sûrement l’air d’être trop surpris pour etre honnête. Surtout Isa. Je sens la glace de son visage sans le voir. Moi j’ai l’habitude de me maquiller de bonnes intentions, le métier l’exige. C’est le moment d’être diplomate à domicile.

Et avec toute la subtilité qui caractérise notre maître de maison il finit par lâcher :  » si ça tourne mal on a toujours une solution de secours « 

Et il nous regarde passer sans lâcher son sourire.. qui joue la confiance à la perfection.

Je pense que la réaction d’Isa nous a trahit.. elle annonce la culpabilité en grimaces. Et c’est bien ça qu’il observait.

Je sais pas comment on va faire. On rejoint les enfants dans le jardin. Le soir tombe, et on peut voir Edward derrière la baie vitrée s’entretenir avec les domestiques.
C’est quoi cette réunion? Les 4 ont des postures très concernées. Ricardo le jardinier, est plus agité. Ses mains décrivent des mouvements trop rapides pour meubler une conversation frivole.

Il faut pas attendre, j’ai plus le choix.

—‐——–

Trois jours.
Trois jours à respirer le même air recyclé, à entendre le ronronnement sec du générateur comme un cœur artificiel qui nous maintienten vie.
Les enfants dorment mal, trop excités, trop inquiets. Isa essaie de les rassurer, mais ses mots ont des notes de terreurs dans leur musique.

Moi, je compte.
Je compte les boîtes de conserve, les litres d’eau, les pastilles de purification. Chaque ration avalée, c’est un futur qui se rétrécit.
Et surtout, je guette le silence au-dessus de nos têtes. Est-ce qu’Edward rôde encore ? Il a parlé aux autres. Ils compris.

Isa me reproche de ne pas dormir. Elle s’agite, s’effondre, repart maquiller ses peurs dans la salle de bain de fortune. Elle ne supporte pas l’étroitesse, ni l’absence de miroir digne de ce nom. Les néons blafards lui donnent des allures de fantôme, et je l’évite du regard pour ne pas me voir moi-même en ruine.

Le troisième soir, on n’en peut plus. Même les enfants n’osent plus demander quand on sortira. Et c’est là que ça arrive.

Un son.
Un coup sourd qui vient de l’autre côté de la trappe.

Je crois d’abord à Edward. Ou pire, aux domestiques rassemblés, devenus une foule hostile. Mon cœur explose dans ma poitrine. Isa serre les petits contre elle, tremble, blême.

Puis une voix. Une voix qu’aucun d’eux n’aurait. Une voix que je connais trop bien.
Mon père.

Quand j’ouvre la trappe, c’est comme si un autre monde dégringolait dans notre cave.
La lumière du dehors, violente, irradie. L’air frais nous gifle. Et derrière, l’impossible : le grondement familier des pales d’hélicoptère.

Un homme en costume sombre, oreillettes vissées, fusils en bandoulière. Le même qui lui colle au train dans tout ses déplacements. Il discute pas. Il ordonne.
— Monsieur, Madame, les enfants. Il faut venir. Tout de suite.

Isa se fige, le regard enragé.
— Mais nos affaires ! Nos…
— Pas le temps, Madame. Prenez seulement ce que vous tenez déjà.

On nous pousse presque hors de la maison. Dans le jardin, le vent des pales plaque nos vêtements contre nos corps. Les domestiques sont là, sur le sol, leurs visages tournés vers le vide. Il y a une arme a la main de Ricardo. On leur a tiré dessus. Edward n’est pas où il gît plus loin..

La maison a-t-elle été attaquée. Ou c’est le garde du corps qui a éliminé les obstacles.

À l’intérieur de l’hélico, le bruit assourdit tout. Isa serre les enfants. Moi je regarde mon père. Il n’a pas changé. Même prestance, même autorité glaciale, assise au fond comme un roi sur son trône aérien.

Il ne parle pas tout de suite. On décolle. La maison rétrécit sous nous, le jardin, la baie vitrée. Je crois voir Edward traverser le jardin vers la marina.

Enfin, mon père se penche. Sa voix tranche à travers le vacarme.
— Le plan a foiré.

Je crois mal entendre.
Isa se redresse, blême :
— Quel plan ?

Il nous fixe, implacable.
— Pas ici. Pas maintenant. Mais vous devez comprendre une chose : il faut qu’on rejoigne l’Arche. Le monde a changé plus tôt que prévu.

Silence.
L’Arche. Un mot qui n’existe pas dans nos conversations. Une rumeur, un mythe d’hommes d’État. Une théorie du complot mettant en scène led rois du monde.

Isa s’accroche à moi. Ses lèvres tremblent, incapables de former une phrase.
Je regarde mon père, et pour la première fois de ma vie, je le crois vraiment vieux. Pas fatigué, pas usé, non : vieux comme quelqu’un qui sait que la fin est arrivée.

L’hélico file vers l’inconnu.
Et moi, je comprends que nous ne sommes pas sauvés. Pas encore.

-Faire Lisa au moment du blackout🟦

-Revenir à Leo 🟩 

-Faire Sofian un parisien en banlieue de Paris 🟥