Moi aussi j’aimais bien ce passage, j’aime bien la tension silencieuse avec Edward.
Je pense qu’il faut développer Mel et son père. Pour donner les infos de ce qui se passe dans les arches.
Je lis les robots mais sur la table c’est la diagonale de la joie, j’y note des détails fascinants que je relie à mes expériences. C’est assez fou, ça me trotte dans la tête, et les gens du clip aussi dans la meme idée.
Aujourd’hui la transe n’a pas trop marché c’était frustrant.
Je suis vraiment convaincu qu’on peut soigner à un autre niveau.
Je vais aller à la montagne je pense cette semaine. Et je viens de me rendre compte d’un truc, un peu grâce à toi 🙂
C’est que j’ai encore une semaine de vacances après celle là !
C’est une bonne nouvelle. On verra.
Le 23 24 je dois être à Bordeaux je penses.
J’espère que ça va aller cette semaine. Pour vous deux 🫂
Grand câlin qui serre tendrement ton petit corps 🫂
On a repris la route comme deux chiens errants.
Le van tousse, mais il roule encore. Moi je tiens le volant d’un bras, l’autre pend, gonflé, piqué par le plomb qui s’y est logé. Oggy râle sur son fauteuil a côté. Pour son reste d’oreille en forme de dents, je lui a fait une tete en oeuf de paque avec un bandage improvisé. Les yeux dépasse juste assez pour trouver l’horizon, toujours vifs. On a décidé de pousser ce foutu tas de ferraille de bobo jusqu’au bout, comme une promesse à la bonne fortune.
Le supermarché va nous servir a remplir le coffre de victuailles. Je fonce sur la façade lépreuse, et rentre directement a travers les vitres éclatées. Le vacarme résonne dans l’allée vide. Le verre croustille sous les pneus.
Ça sent le carton pourri et le sang séché.
On ramasse ce qu’on peut : boîtes cabossées, barres énergétiques à moitié rances, packs d’eau, vieilles couvertures. J’attrape une pince d’électricien sur l’atelier de Kenny, et je sais déjà ce qui m’attend.
On s’installe dans la réserve, sur une palette de granulés a bois. Oggy me lèche le mollet. Comme pour dire, on est prêt .
Je cale la pince dans ma chair, là où les plombs me brûlent encore. La douleur est un éclair, une bête qui traverse tout le bras. J’arrache un premier morceau de métal. Le sang jaillit, noir et rouge. Je mords mon t-shirt pour pas hurler. Oggy continue à lecher consciencieusement. Par moment il me regarde avec un petit aboiement sec d’encouragement.
Je jurerais qu’il m’encourage.
Deux, trois, quatre éclats. La pince claque, la chair cède. À chaque fois j’ai l’impression de creuser dans moi-même pour sortir une vérité que j’aurais mieux fait de laisser enterrée.
Quand le dernier tombe sur le sol, je prends une bouteille de vodka. Je l’ouvre d’un coup sec. Pas pour boire. Pour brûler.
Je verse sur la plaie. Le feu me grimpe dans le crâne, je me cambre, mes nerfs hurlent. Mais c’estpropre, enfin si j’ai pas laissé des plombs. J’arrive pas à voir partout, sous ma chair rouge et gonflée.
On a encore des antibiotiques volés sur le paquebot. Une bénédiction en boîte. Pas l’heure de finir gangrené dans un fossé.
On dort quelques heures dans le van, au milieu des rayons. Les rêves sont pleins de cris.
Le matin, on repart. L’optimisme flotte pas dans l’air. Mais la liberté oui.
La route s’ouvre devant nous comme une cicatrice. On croise des carcasses de voitures, des maisons noircies, des panneaux rongés par le vent. Parfois des cadavres, parfois rien. Et pourtant, il y a de la beauté.
Au lever du jour, les champs de blé embrassés d’herbes folles se balancent encore, dorés, indifférents à la ruine des hommes. Des corbeaux s’élancent à notre passage, comme des morceaux d’ombre qu’on libère. Le ciel s’allume d’un rose orange, puis d’un bleu tendre qui dessine les première étoiles. C’est pas la fin du ciel, c’est pas la fin du monde. Juste la fin des gens.
On roule des heures. Parfois, on s’arrête parce qu’un arbre a couché sa carcasse en travers de la route, ou qu’un bâtiment s’est effondré. Alors on contourne.
Parfois des bruits étranges de mécanisme inappropriés sortent de ma carrosserie. Mais le van tient bon. Ça faisait longtemps que j’avais pas touché un volant. C’est agréable. C’est vrai que la France avait des choix différents en matière d’IA et de véhicules autonome. C’est ce qui a fait son retard face aux pays moins prudents. Peut-être aussi que le choix de la supériorité éthique répond à l’incapacité à produire des modèles assez performants.
Et puis il y a les accalmies. Le bruit régulier du moteur, les kilomètres avalés, le paysage qui défile. Oggy ronfle sur la meme fréquence que le moteur. Moi je laisse filer mes pensées, je regarde les villages fantômes, les champs encore verts, les nuages qui construisent et détruisent des châteaux dans le ciel.
Chaque kilomètre gagné, c’est des pas en moins, c’est un peu de temps plus, de la vie.
La douleur dans mon épaule pulse comme un rappel permanent. Mais j’avance. On avance.
Paris est loin encore, mais l’idée qu’elle existe au bout de cette route suffit.
Je me demande comment est la ville.. c’est dangereux ? Il faudrait contourner ?
On pourrait partir à travers la campagne mais je la connais pas ici.. et pas de bunker à proximité pour se réfugier.
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Parfait. On va prolonger ce voyage errant, fait d’embuscades, de paysages sublimes et d’épuisement, jusqu’à ce que la route finisse par livrer Paris. Une progression lente, comme une marche vers un rêve pourri.
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Les jours se mélangent.
On roule quand il fait clair, on dort quand la fatigue pèse sur les paupières. Le van sent le sang un peu le brûlé. Le cadran dit que le moteur va s’évanouir sous peu. Mais il tient. On s’y accroche comme deux naufragés à une planche de bois.
Un matin, on longe la Loire. Le fleuve brille, immense, comme si rien n’avait changé. Les eaux charrient des éclats de soleil, et les cygnes s’y baladent sans se soucier du reste. Je me surprends à sourire, presque. Oggy aussi, la gueule tournée vers la vitre, le regard ailleurs.
À midi, on s’arrête dans une station-service éventrée. Les vitres sont explosées, les pompes sèches. On fouille. Rien à part des racks vides et des souvenirs de violence. Je pique un briquet et une vieille carte, ca existe encore ici…
Parfois, le monde s’ouvre et nous offre un instant de grâce.
Un matin de brume, la route disparaît sous un voile de coton, et on roule comme suspendus dans le vide. Les arbres surgissent comme des ancêtresbienveillants, les oiseaux s’envolent au ralenti. Je crois presque que le monde s’est arrêté de mourir.
On trouve un hameau abandonné. Des jouets d’enfant traînent encore dans un jardin. Une balançoire grince sous le vent. Dans la cuisine d’une maison, une table est restée dressée comme pour un repas interrompu : assiettes poussiéreuses, verres renversés, miettes pétrifiées. Oggy prend une boîte de sardines vide dans un placard. Comme un jouet mais avec un reste de goût intéressant.
On repart vite.
Le soir, on croise une route barrée par un camion couché. On se faufile à pied pour voir plus loin. Deux cadavres pendent à un arbre, leurs ombres balancées par le vent.
Plus loin c’est Paris.
Je détourne le regard, mais Oggy le fixe longtemps. Ses mâchoires serrées. Comme si ça lui disait quelque chose qu’il n’avait pas envie d’entendre.
La tour effeil pointe le ciel loin vers l’horizon de la ville.
Les kilomètres s’accumulent. Le van gémit, la carrosserie trouée, mais il roule. Ma plaie se referme mal, gonflée, mais les antibiotiques tiennent le front. Oggy et sa tête d’œuf aussi.
Les paysages changent.
La campagne se tord en périphérie. Les champs deviennent zones industrielles, entrepôts éventrés, ronds-points tagués de slogans rageurs. Les panneaux annoncent enfin : PARIS.
La route se fait plus dense, plus encombrée. Carcasses alignées, bus renversés, voitures cramées. On avance lentement, parfois obligés de descendre pousser les tôles pour tracer un passage. Les corbeaux nous suivent. On entend le vent plus que tout.
Pas comme dans les cartes postales. Pas comme dans les souvenirs.
Des immeubles droits et gris. Des grosses barres dans ne paysages. Des tours comme on pourrait imaginer une banlieue Russe.
Seule la petite tour pointu noyée dans la brume au loin confirme notre position.
Silence total. Juste le vent qui fouille les rues désertes.
Oggy lâche un sifflement bas. Comme pour dire on est pas rendu et jai sommeil en mêmetemps.
Moi je reste muet. J’ai l’impression de voir un dieu mort, un géant effondré. Et pourtant, malgré la ruine, je sens quelque chose battre là-dessous. Comme si Paris n’avait pas dit son dernier mot.
On s’arrête sur le périph, juste avant d’entrer. Le moteur se coupe et le silence tombe comme une chape de plomb. La nuit s’annonce.
On va rester là pour dormir. Coffre ouvert vers le paysage, vers demain.
La regarde la lune s’illumine peu à peu avec la fin du jour et la tranquillité de n’avoir rencontré personne. Mais soudain j’aperçois quelque chose qui me coupe le souffle. Là à 2 ou 3 kilomètres une tour est allumée. Dressée comme une oasis au milieu silhouettes sombre qui se découpent dans le bleu de la nuit. Les 2 derniers étages sont illuminés et habités.
Mais comment ?
-Aller voir de suite à la faveur de la nuit🟥
-Aller voir demain Pas comme un renard 🟩
– Contourner la zone ça vaut mieux 🟦
Je pense que c’est bien d’observer, mais y a peut-être eu assez de danger la ? On peut faire une pause 🙂
Il est bien aussi ce passage, c’est plus tranquille, c’est bien aussi j’ai aimé
Oui il faudra développer c’est sur, c’est intriguant !
Tu pourras me raconter, si tu veux, ce qui te trotte dans la tête avec le livre
C’est bien la montagne ! Tu me mettras des photos ?
Tu vas faire quoi à Bordeaux ?
Au fait, tu dessines plus (pas que pour l’histoire) ? T’as plus envie en ce moment ou l’histoire te prend trop de temps ?
Ca m’étonne même pas que tu aies oublié jusqu’à quand tu étais en vacances 🙂
Bonne journée 🙂