J’aime bien aussi. Mais j’ai envie de faire des choses aussi..:) 

J’aimerais voir comment tu fais la sieste ^^

Ou la faire avec toi !

On est pas si proche avec Laura, enfin moins depuis qu’elle est là bas.

On a fait du surf la derniere fois avec elle. Elle en a fait pas mal.

Je te demande pcq jai plein de disponibilités moi 🙂 Mais je veux pas forcer.. et que ça soit trop compliqué pour toi !

Ça me dérange pas si il fait pas beau:) je le vois déjà ici le soleil..

Demain mon frère va voir l’attaque des titans au cinéma, ça récapitule tout et ça raconte la suite. J’hésite à y aller mais ça dure comme 3 films ^^

J’ai fait guide aujoud’hui, l’amie elle a une période pas évidente. Déménagement pour séparation et procès pour viol.. Le même qui dure depuis 8ans..

Tu me manques

Je t’embrasse fort 🫂

Mel
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L’hélico traverse les nuages sans broncher. Le bruit des pales bat sur nos tympans, comme si le métal allait les fendre a tout moment. Isa serre les gamins contre elle, ses yeux fixés droit devant, pas une larme, pas un mot, juste ce masque qu’elle sort quand le monde devient trop absurde. Les petits, eux, dorment par à-coups, bercés par la secousse, inconscients de la panique dans nos veines.

On quitte la terre et ses problèmes minuscules.

Je regarde Henry, mon père. Le vieux a la mâchoire serrée, le regard planté dans un horizon comme si il y attendait quelque chose. Pour la première fois, il ressemble pas au roc que j’ai toujours connu, mais à une falaise rongée par la mer. Quelque chose l’inquiète. Et ça, ça me fout plus la trouille que le blackout ou les types affamés

— Alors ? je crache, la voix couverte par le vacarme. Où tu nous emmènes vraiment ?
Il répond pas. Son visage reste fermé, comme si chaque mot etait une bombe.
— T’avais dit qu’on avait le temps. Que c’était pas pour maintenant?

Il bouge à peine, juste son œil gauche qui tressaute, signe que le vieux encaisse mal la pression.

Isa lève la tête, sa voix est fine, cassée par le bruit :
— Henry… on a le droit de savoir, non ? On te suit, mais on est pas des valises.
Il tourne vers elle un regard épais, fatigué. Puis vers moi, et je crois voir un éclat de peur passer dans ses pupilles. Oui, de la peur. Jamais vu ça avant.

— On doit rejoindre un bateau, dit-il enfin, sa voix comme une râpe sur du fer. Un bâtiment militaire. Et après..

Le mot tarde à venir.

— Et après ? je relance.
Il ferme les yeux une seconde, comme si la suite brûlait trop la langue.
— L’Alaska
— Quoi ? C’est quoi ce délire biblique ?
Il secoue la tête, impatient, les lèvres fines.
— C’est pas un délire. C’est réel.
— Et c’est quoi, putain ?
Je crie presque, la voix déchirée par le vacarme des rotors.

Le vieux se penche, se rapproche, ses rides creusées par un sérieux qui pèse comme un cercueil. Il dit juste :
— Un endroit pour recommencer le monde. L’arche

Et puis plus rien. Rideau. Son regard retourne se perdre vers l’avant. Le silence retombe, mais c’est un silence qui gueule plus fort que le moteur.

Je sens mon cœur cogner comme si on avait déjà quitté la Terre. Recommencer le monde…

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Jonas

On debut on etait 5, puis 10, au bout de 2 ans le vieux hangar qui sent la rouille et la flotte était plein.
Ils venaient de loin pour certains. Des paumés, des cassos, des invisibles, des solitaires forcés.
C’est bien de mettre des visages sur les pseudos, RoiDesRats, RedPill, UnderAcid.
Tous la parcequ’ils ont finis de déverser leur amertume sur les forum, pour écumer les réseaux mourants. Tous la parcequ’ils veulent qu’ils se passe quelque chose.
Mais tous cramés de l’intérieur. Des mecs avec des capuches et des baskets trouées, des femmes maigres aux yeux en orbite, des ados sortis de nulle part, des vieux survivalistes, des désœuvrés. Le genre de foule qu’on ne met jamais sur une affiche électorale : trop moche, trop fatiguée, trop vraie.
Rien n’est plus fort que les gens qui n’ont plus d’espoir.
Le prophète l’a bien compris, il sait leur parler, leur faire une place dans ce monde devenu absurde.
Le prophète c’est celui qui ramasse les chiens errants au bord de la route, pour en faire une armée, une famille ou plutôt un genre de meute.
Raf est avec moi, un acien soldat avec les jambes et la raison de travioles. Ils sont nombreux ici. Il se parfume au whisky.
Dan est pas la, d’après Raf on l’aurait foutu dehors de son trou à rat, une caravane moisie garée derrière une casse auto.
Il me fou un coup de coude, Prophète va parler. Il a un truc ce gars là, une énergie, il vous fait sentir que tout est possible.

*(Le ton est cru, hypnotique, exalté. C’est mi-prêche, mi-stand-up, avec une hargne qui accroche les tripes. La foule est hétéroclite : marginaux, ouvriers ruinés, anciens geeks, survivalistes, paumés, mères seules, vieux sans retraite. Le futur Fils de Prométhée parle comme un type du peuple, pas comme un technocrate. Il joue sur la colère, le sarcasme, et promet une revanche flamboyante.)*

—

« Frères, sœurs, braises du monde…

Chaque jour on nous crache au visage. On nous oublie, on nous laisse crever dans les fonds de chiotte du pays. D’après eux on est deja inutiles. Ils veulent qu’on crève avec un revenu universel. Mais c’est un revenu, c’est une perfusion. On vous a dit que vous étiez des ratés, des fous, des complotistes, des cassos. Eh ben vous savez quoi ? C’est eux qui avaient raison car on a pas de place dans le monde qu’ils préparent. Les princes de la silicone Vallée après avoir détruit nos boulots se payent des bunkers en nouvelle Zélande. C’est quoi leur plan vous pensez?! Ils inventent des ia qui détectent les maladies mieux que les meilleurs de médecins mais qui sont les rats qui peuvent pas se payer les traitements ? C’est nous !
Ils savent que ça va s’effondrer, et ça les arrange que vous creviez, je vous le dis.
Mais n’ayez pas peur que tous s’effondre, on ira pas vivre dans la
forêt comme ces cessionistes.
Non allumons les braises, que tout s’effondre et préparons nous !
Nous les rats, dans l’ombre du monde.

Les politiciens ne décident plus rien, les multinationales sont bien plus puissantes que les états.

Pourquoi attendre que ce monde meure lentement, goutte à goutte, comme un vieux chien malade ? Accélérons ! Prenons tout, prenons tous les risques. Nous n’avons rien à perdre car ils nous prennent jusqu’à notre dignité.
Qu’ils s’étouffent avec leurs banques, qu’ils brûlent avec leurs écrans, qu’ils avalent leurs produits financiers. On ne sauve pas une carcasse pourrie, on y met le feu.

Et pendant que tout s’effondre, qu’est-ce qu’on fait nous ? On se prépare. On apprend à pomper de l’eau, à bricoler une turbine avec un moteur de bagnole, à tirer droit, à nourrir nos gosses avec nos mains. On ne mendie plus. On prend.

Ils nous appellent “extrémistes”. Moi je dis réalistes. Ils disent qu’on est des barbares. Moi je dis héritiers. Héritiers de Prométhée, le voleur de feu, celui qui a arraché l’étincelle des dieux pour la donner aux hommes. Ils l’ont enchaîné à un rocher, ils lui ont bouffé le foie… mais nous, nous sommes ses fils, et nous reviendrons encore et encore, parce que le feu ne s’éteint jamais.

Alors écoutez-moi bien : votre rage, votre misère, vos nuits à vous geler sans un rond… ce n’est pas une honte. C’est de l’essence. Et moi je vous dis : on va l’enflammer ensemble.

On n’attendra pas qu’ils viennent nous sauver. On va les regarder tomber, et sur leurs cendres, on construira autre chose.
Rejoignez-nous. Ouvrez vos bras, ouvrez vos gueules. La nuit est là, et nous sommes le feu. »

Les hurlements remplissent la salle comme des flammes.
Les cris font trembler les tripes. Et on sent la vie renaître dans les ventres morts.

Le prophète écarte les bras lentement, en même temps que le silence de fait. Il recouvre ses yeux de ses mains. Le monde est suspendu au silence.
Il ouvre les bras comme un christ rédempteur et on voit tous ses orbites noires qui fait ressortir le blanc fou de ses yeux.

-Continuer avec Mel 🟦
-Continuer avec Jonas 🟥
-Continuer avec L 🟩