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Oui c’est bien d’aller voir la suite, mais ya cette idée qui est venue, pas prévue. Jean était même pas prévu..:)
Je sais même pas vmt quelle info pertinente il pourrait trouver .. je suis pas sur que ça soit utile.. on en sait assez peut être…

C’est très beau oui la mer le soir, c’est ma préférée. J’ai refait ce soir au port du Plomb.
Et j’ai été à l’île de Ré j’ai mangé à La Flotte et après j’ai été à Saint Martin, c’est vrai que c’est grand comme île ^^
C’est vraiment très joli, ces petites maisons se pécheurs, on dirait des cabanes pour la mer. Yavait un petit marché mignon a La Flotte.

Oui l’histoire c’est fou, la prochaine fois que je viens je prendrai rdv peut être 🙂

Eric Moreau ya sa boutique d huîtres quand je rentre à Lauziere ^^

C’était bien, j’ai eu le beau temps, c’est déjà un miracle 🙂

On verra demain pour les autres miracles ^^si c’est vmt compliqué, je veux pas que tu fasse des nœuds ou si c’est trop stressant.. je veux que ça soit bien pour toi

J’ai le train à 13h30 et je crois que le vélo je le rends à midi.

Je te serre fort, longtemps 🫂

Le plan me vient en ramassant une poignée de cambouis séché sous le capot d’une bagnole éventrée.
Noir, gras, parfait pour lui peindre les orbites comme les gueules noires. Ça lui donnera l’air d’un illuminé, et ça masquera sa crasse. Mais avant ça, il faut le décrasser, le rendre présentable. Un clochard qui pue la pisse et la mort, ça passerait pas même chez ces tarés.

Alors je le traîne jusqu’à une fontaine encore suintante au coin d’une place. L’eau est verte, stagnante, mais j’ai vu pire. Je lui colle le bâton magique sous le nez :
— Dedans. Lave-toi. Frotte. Même les dents si t’as encore quelques chicots.

Il grogne, il se plaint, mais il obéit. Les vapeurs froides du soir se mélangent à l’odeur de fer et de moisissure. Oggy regarde la scène comme un arbitre silencieux. Jean ressort tremblant, les yeux fous mais le visage lavé, la barbe égouttant de l’eau sale.

Ensuite les fringues. Je fouille un squat éventré : vieilles baskets encore à peu près entières, un pantalon de jogging noir, un hoodie large. Par-dessus, une veste militaire tachée de peinture, trouvée sur un squelette qui a dû jouer au soldat avant de perdre. Ça fait l’affaire. Avec un foulard sale autour du cou et deux traits de cambouis autour des yeux, il ressemble à un mélange de prophète et de hooligan. Presque crédible.

— C’est carnaval ton truc, il ricane.
— Non, c’est ta seule chance de pas finir étripé à la première question.

Le plan est simple, comme une embuscade de gamin dans une cour de récré.
Moi je reste à distance, planqué avec Oggy. Je crée une diversion — un feu de bagnole, des bouteilles pétées contre un mur, assez de bruit pour détourner les sentinelles d’un côté du stade. Pendant ce temps, Jean avance vers une entrée secondaire, en titubant comme un illuminé, en répétant des slogans qu’on a improvisés ensemble. Des phrases creuses, mystiques, parfaites pour ces allumés :

> « Le feu éclaire les dignes ! »
> « Prométhée nous a choisis ! »
> « Brûler pour renaître ! »

Avec ça et son masque de cambouis, il pourrait passer pour l’un d’eux.
S’infiltrer. Ramener des infos. Peut-être même repérer cette foutue porte derrière laquelle je sens qu’il y a plus que des armes et des réserves.

On répète deux fois. Jean rigole, prend son rôle trop à cœur. Il parle comme un gourou, se balance d’avant en arrière. C’est flippant, mais c’est efficace. On dirait qu’il est né pour ça.

Le soir tombe, je prépare des chiffons imbibés d’essence. J’allume un briquet.
Oggy grogne, comme s’il sentait qu’on allait jouer trop gros cette fois.

Je regarde Jean une dernière fois.
Son visage noirci, ses yeux brillants.
Il est méconnaissable.
Un Fils de Prométhée de pacotille… mais parfois le mensonge est plus fort que la vérité.

— T’y vas, tu regardes, tu reviens. Rien de plus.
— T’inquiète pas, il dit avec un sourire en biais. C’est pas eux qui vont me faire peur.

Je balance le chiffon en feu dans la carcasse d’une Renault. Le réservoir prend vite, la nuit s’embrase. Les silhouettes des gardes gueulent, courent dans tous les sens.
Jean se détache de l’ombre et avance vers l’entrée, comme s’il rentrait à la maison.

Je reste dans le noir avec Oggy, le cœur battant, les yeux rivés sur lui.
C’est son tour d’entrer dans la gueule du loup.
Moi je suis trop prêt de tenir sa main.
—–
JEAN
La gueule barbouillée de cambouis, les fringues trempées de flotte sale.
Tout est poisseux, tout gratte. Mais ça me donne une force bizarre, une seconde peau. Comme si je devenais vraiment l’un d’eux.

Le feu éclaire le ciel comme une aurore malade. Les types autour du stade se mettent à courir, à gueuler dans leur jargon de chiens enragés. J’en chope deux au hasard du regard. Ils sortent de leur planque, kalache en bandoulière, juste pour voir, pour la curiosité. Quand ils se joignent a 5 autres types lassés du spectacle je les suis, sans hésiter.

Personne ne s’étonne. C’est la beauté du chaos : si tu cries assez fort, t’es du clan.
Alors j’ouvre grand la gueule :

— Prométhée nous guide dans les flammes !

L’un des deux me lance un regard en biais, un rire court, nerveux.
— Toi t’as bu du feu sacré, frère !

Et ça suffit. Je suis dedans. Je fais partie de la meute.

On court vers une entrée secondaire, une porte battante en métal à moitié rafistolée de plaques de blindage. Derrière, un couloir sombre qui sent le pétrole et la viande trop vieille. Les types crient encore, contents d’avoir trouvé un spectacle dans la nuit.

À l’intérieur, ça grouille. Des jeunes, des barbes mal taillées, des tatouages tracés à l’encre de prison. Certains portent des cagoules, d’autres des vestes militaires découpées. Tous ont les yeux noircis de cambouis comme moi. Ça me rassure. Je disparais dans la masse.

Mais ces gars se connaissent tous de près ou de loin.. ils savent tous quoi faire et moi je suis perdu dans se bordel labyrinthique.

Les gens parlent, un jargon d’habitués..

Je hoche la tête, je serre les dents. Dedans, j’ai l’impression qu’un tambour bat contre mes côtes. Mais je reste droit. Je dois observer, graver chaque détail pour Léo.

Je vois des caisses entassées, certaines ouvertes : chargeurs imprimés, bouteilles d’essence, grenades artisanales. Des vivres en vrac, conserves marquées d’un tampon de l’armée française. Leur butin. Leur trésor volé.

Plus loin, au centre de la grande coursive du stade, ils ont monté une sorte d’autel. Un tonneau brûle, éclairant une banderole crasseuse peinte en lettres rouges :
“LE FEU PURIFIE”

Des types psalmodient autour, torse nu, yeux révulsés. D’autres se shootent avec des seringues, couchés sur des matelas pourris. Et tout ça, dans les entrailles du stade de France, résonne comme un cauchemar sacré.

Je comprends alors pourquoi ils tiennent ce lieu : ce n’est plus une forteresse, c’est un temple.

Je reste collé aux deux types que jai suivi sans problèmes, en faisant semblant de rire à leurs vannes. Ils parlent de la prochaine attaque, de “ramener la gloire aux fils”. Ils se vantent de ce qu’ils ont pris ici : des armes, des véhicules, même un stock d’explosifs qu’ils planquent sous la pelouse.

J’encaisse. Je grave. Je sais que je joue gros : le moindre faux pas, ils me pendent aux grilles comme un traître.

Mais pour l’instant, je suis des leurs, enfin inaperçu.
Je rentre avec eux dans le ventre du monstre.

Et dans ma tête, une seule question : jusqu’où je vais pouvoir pousser le rôle avant qu’ils flairent la supercherie ?

On descend des escaliers bétonnés. Les marches vibrent sous les pas, comme si le stade lui-même respirait. On s’enfonce dans un boyau humide, flanqué de portes blindées récupérées à gauche et à droite. Les mecs qui m’ont pris sous leur aile rigolent, l’un crache par terre, l’autre gratte son chargeur avec un couteau comme un gosse qui gratte un jouet.

En bas, une salle large, peut-être une ancienne loge VIP. Maintenant c’est transformé en QG. Sur les murs, des drapeaux noirs marqués d’un P rouge baveux entouré de flammes peintes à l’arrache.
Des bougies alignées, une odeur de cire mêlée au diesel, ça donne envie de vomir.

Au centre, un type trône sur une chaise récupérée, haute comme un trône de pacotille.
La trentaine, crâne rasé, barbe fine. Les yeux vifs. Pas hystériques comme les autres, non. Trop calmes. Trop sûrs.
Il parle bas, mais tout le monde écoute.

C’est lui, le chef. Je le sens.

Il tend un bras maigre mais ferme, comme un prêcheur :
— Nous ne sommes pas des survivants. Les survivants sont des rats. Nous sommes les héritiers. Ceux qui brûlent et refondent le monde. Les autres se cachent, les autres mendient. Nous, nous prenons. Prométhée nous a donné le feu, et nous allons le jeter à la gueule des dieux.

Des cris éclatent. Les types hurlent, frappent les murs du poing.
Je me fonds dans le vacarme, mais j’ai le cœur qui cogne, prêt à m’arracher la poitrine.

Je les observe.
Il y a une hiérarchie, oui. Ceux qui ont des brassards rouges, armés mieux que les autres. Ce sont les “gardiens du feu”, leur garde rapprochée. Ils tiennent la salle comme des chiens dressés. Les autres, les paumés, les camés, sont au fond, yeux brillants, prêts à crever pour une idée qu’ils ne comprennent même pas.

Et moi, planté là, avec mon cambouis sur la gueule, je me dis :
Ils ne sont pas juste une bande de pillards. Ils ont une foi. Une putain de foi qui les rend fous, fous invincibles.

Un des gardes me regarde, sourit.
— Toi, le nouveau, viens là.

Ma gorge se serre. J’avance.
Saladin m’examine. Ses yeux clairs me fouillent comme des couteaux.
— D’où tu viens, frère ?

Les autres hurlent encore.
Moi je hoche la tête, mais je sens que je viens de mettre le pied dans un cercle dont on ne sort pas indemne.


Le brassard rouge s’avance vers moi. Grand, sec, les veines qui ressortent de son cou comme des câbles électriques. Son flingue pend à la hanche, mais il n’a pas besoin d’y toucher pour foutre la trouille.
Il me fixe avec ce regard glacé, de ceux qui sentent l’odeur du mensonge à cent mètres.

— Toi, là. Qu’est-ce que tu fous ici, dans cette section ? C’est Hamid qui t’envoie ?

Les regards m’encerclent. Les mecs ricanent, contents qu’un autre soit pris en faute. Ils veulent du spectacle, un type humilié, peut-être exécuté.
Je sens ma gorge se bloquer.
Un faux pas et je finis en spectacle.

Un instinct, une fulgurance, je sens qu’il me piège. Ya pas de Hamid.

Je panique, je dis un truc qui peut passer ou qui peut passer pour une blague.

–j’ai vu de la lumière, je suis rentré !

Le brassard plisse les yeux. Silence.
Ils éclatent de rire.

Le chef interrompt les réjouissance
–Non sérieusement ?

Je poursuis, comme si c’était naturel :
— Non c’est vrai, tout à l’heure, pendant le feu ! Je suis rentré avec vous.. moi aussi je veux allumer des trucs et purifier le monde. J’étais dans la rue avant, seul.

Un murmure court dans le groupe. Certains grimacent. Ça sent le sacrifice ou le baptême.
Le brassard rouge me toise encore, hésite.

Puis, lentement, il ricane :
— Ah ouais.. t’es complètement barjo, trop idiot pour etre une taupe.
Donc maintenant ya que 2 options, on te garde ou on te brûle..
Tu sais faire quoi ?

Mon cœur saute un battement.
J’ai pas le choix.
Alors je balance un bout de vérité, maquillé en offrande :
— J’ai vu des restes de matos militaire, je sais utiliser, réparer, je sais faire des bombes, je sais tirer.

Puis je ferme ma gueule, faut pas qu’ils comprennent que j’étais militaire.

Le brassard me fixe encore, puis claque sa langue comme pour marquer un point.
— Hmmm. Pas con, le rat. Peut-être que t’es utile. Peut-être.

Il me tape l’épaule, fort, comme un frère ou comme un avertissement.
Les autres se marrent, soulagés d’avoir du sang neuf dans la meute.

Mais au fond de ses yeux, je le vois bien :
Il me croit à moitié.
Il faudra que je trouve de quoi confirmer mon mensonge.

-T’as gagné du sursis le barjo ! Maintenant on va vérifier ce que tu sais faire..

Je suis assis sur une chaise pliante pourrie, le cul qui grince à chaque mouvement, un néon au-dessus de ma tête qui vomit sa lumiere jaune malade. En face de moi, ce n’est pas un vrai tribunal, mais ça y ressemble : quatre types en cercle, chacun planté là comme un vautour qui attend que je m’écroule.

Il y a Higor, le brassard rouge, son regard planté comme une lame dans ma gorge. À sa droite, un ancien flic en civil, je le sens dans ses gestes : la façon de tenir sa clope comme un procès-verbal, les yeux qui scrutent tous mes mouvements. À gauche, une nana au crâne rasé, des épaules larges comme des blocs de béton, qui s’est vantée de bosser dans la sécu événementielle. Et puis le dernier, tatoué jusqu’aux paupières, silencieux, mâchoires serrées comme un étau.

— Alors, dit Higor, toi le nouveau, tu dis que t’as été viré de la gendarmerie. Pour quoi ?

J’inspire. Pas de tremblement.
— Indiscipline, je lâche. J’avais pas la gueule de l’emploi. Trop grande gueule. Ils voulaient des chiens, jai éclaté un fils de député qui voulait me faire virer au et surtout pas que je dechire son permis.

Le flic déchu ricane.
— Indiscipline… classique. Mais t’étais où, hein ? Quelle brigade, quel coin ?

Je fouille dans ma tête, cherche un nom de brigade, un coin qui tienne.
— Melun. Gendarmerie de Melun. Départementale. Contrôles routiers à la chaîne. Pas glorieux, mais ça payait.
Il veut me coincer sur la formation, mais je connais tout ça..

Silence. Le jury me fixe. Le tatoué lève la main, voix basse :
— Et t’as quoi comme compétences ? Qu’est-ce que tu sais faire ?

Je serre les poings, paumes moites.
— Tir de précision, un peu de combat en bâtiment… mais surtout la vraie merde : la paperasse. Un gendarme, c’est des procédures, des mains courantes. Moi, j’aime le terrain. J’apprends à lire les regards, à savoir si un type va craquer ou non.

La nana éclate de rire.
— Lire dans les yeux… et ton flingue, tu sais au moins le démonter ?

Higor balance un Glock cabossé sur la table.
— Vas-y. Montre.

Mes doigts tremblent à peine. Je respire, démonte doucement, pas comme un pro, pas comme un touriste. Les pièces roulent sur la table.

Higor plisse les yeux.
— Pas mal… pour un touriste.

J’ai l’impression de passer un entretien d’embauche.

Le tatoué sort une brique de C4 bricolée, des fils qui pendent comme des nerfs arrachés.
— Ça, tu sais ce que c’est ? Tu sais poser ça ?

Je m’approche lentement.
— C4. Ou un ersatz. Ce qui compte, ce n’est pas la charge, c’est l’endroit où tu la colles.

Je ne touche pas, je décris, l’air du mec qui sait. Le flic hoche la tête.
— Il dit pas que des conneries.

Higor insiste, me fixe comme un vautour prêt à piquer.
— Et si je te file un job demain ? Une mission. Tu serais prêt à montrer que t’es pas qu’un beau parleur ?

Mon cœur cogne, mais ma voix sort ferme :
— Si je reste ici, je suis des vôtres. Sinon, je crève dehors. Alors ouais, je suis prêt.

Le silence tombe. Le tatoué approuve d’un signe sec. La nana ricane encore, mais plus bas, hésitante. Higor sourit enfin, dents cassées brillantes sous le néon.

— Bienvenue à l’essai, gendarme.

Le lendemain, l’air est glacé, le vent s’engouffre dans les couloirs du stade. Higor me claque sur l’épaule avant de me balancer avec l’escouade vers la passerelle ouest. Mon cœur cogne dans mes tempes, je dois faire semblant d’être calme.

Le test commence. Ils me font poser des charges de fortune, simples mais instables. Je dois les installer dans un ancien tunnel de service, éclairage quasi nul. Mes mains tremblent, mais je parle comme un gars qui connaît chaque fil, chaque bouton. Chaque coup d’œil du tatoué ou de la nana me brûle, mais je continue, précis, méthodique.

Ils me font tirer avec une arme à longue portée, viser un panneau métallique pour tester la distance et la précision. Je m’applique, chaque tir compte. Higor observe, plissant les yeux. J’explique les choix, la logique derrière mes gestes. À la fin du test, aucune erreur majeure. Le brassard rouge hoche la tête, un demi-sourire : “Pas mal, gendarme. Tu tiens la route.”

On retourne dans la salle commune, à l’odeur de plastique. Les mecs mangent, rient, racontent leurs exploits. La tension retombe un peu. Je m’assois. La survie m’a appris à profiter de ces instants de normalité.

Un type, une gueule familière derrière une cicatrice, me tape sur l’épaule :
— Hé, toi, t’es nouveau, non ? Tu sais quoi ? Une bonne nouvelle… enfin, j’crois. Louis revient dans deux jours.

Je fronce les sourcils.
— Louis ?

— Ouais, il revient de mission. Ils avaient disparus depuis 1semaine. On vient de recevoir un message radio. Gendarme à Melun aussi ! C’est fou le destin ! Il devrait ramener du matos et un peu d’ordre… enfin, s’il arrive entier.

Je retiens un hoquet. Le hasard me foudroie : Melun. Encore Melun. Le même coin que celui que j’ai sorti pour me crédibiliser. Mon mensonge s’imbrique dans la réalité comme une morsure dans la chair.

Je souris, neutre, mais mes yeux cherchent la réaction de Higor. Le tatoué se penche vers moi, curieux. La salle continue de gronder de conversations triviales autour de nous, mais pour moi, tout est suspendu à ce nom : Louis.

Je comprends qu’il faudra improviser vite. Si ce Louis arrive et commence à recouper mes histoires… je suis grillé. Mais pour l’instant, je laisse la rumeur flotter, respirer, et je prépare déjà ma prochaine sortie dans les couloirs du stade.


Je le sens venir à dix bornes. Higor veut pas seulement voir si je suis “utile”. Non. Il veut savoir si je suis à vendre, prêt à crever pour eux. Peut-être qu’il veut m’user, m’envoyer dans un piège, ou me salir jusqu’aux os. Peut-être que ce Louis, c’est du vent, une invention pour me faire serrer les fesses et me pousser à me trahir.
Alors il me file cette mission : aller foutre une bombe dans une couronne de béton, au pied d’une tour bardée de panneaux solaires, une carcasse transformée en puits d’énergie. Une cible symbolique, brillante, visible de loin. J’entends à sa voix qu’il s’en fout que je revienne ou pas.

Je dis oui, parce que je peux pas dire non. Je dis oui en serrant les dents, et derrière mes yeux, je fais tourner d’autres plans.

Et puis je suis pas obligé d’aller dans ce piège, je peux juste aller voir Leo..
Ou je peux remplir une vraie mission, la guerre est pas finie. Je sens que je déraille.. du calme

En attendant, je rôde. Je cherche à comprendre. Où vont les camions, par où ils sortent. Je cherche des prisonniers.
J’ai vu un type, avec un reste de costume froissé, comme un reste de dignité. Pas un de leurs clodos tatoués. Pas un chien des Prométhée. Non, un autre monde. Peut-être un haut-fonctionnaire qui a pas eu le temps de monter dans son hélico. Un qui a pas pu voir son arche, mais qui sait peut-être ou elles sont.
Un survivant qui sait des choses.

Il faut que je lui parle. Mais pas trop vite, pas trop fort. Ici, chaque mot peut siffler jusqu’aux oreilles de Higor. Ici, chaque geste peut se retourner contre moi.

Alors je joue le soldat docile. Je hoche la tête, je nettoie mon arme, je ris quand il faut rire. Et la nuit, quand les autres ronflent dans la poussière, j’imagine déjà comment approcher le prisonnier. Lui glisser deux mots dans l’ombre. Savoir s’il a vu l’autre côté. Je suis sur qu’elles existent.

Mais d’abord, il y a cette bombe. Et peut-être que c’est elle, mon ticket. Soit je deviens d’eux, soit je disparais .

-jean pète un câble de folie🟦
-jean en profite pour fuir 🟥
-jean pose la bombe pour continuer à s’infiltrer et enquêter 🟩