Sélectionner une page

C’est toi qui me touche, comme ca juste en respirant 🙂

Moi aussi j’aime que tu sois impliquée. Ça m’aide, et j’ai l’impression d’être avec toi un peu.

Je fais pas vraiment la fête, ya personne que je connais, mais je m’y promene vu que je profite de la musique de toute façon. Et c’est toute la journée.

Ça tombe pas plus mal, j’ai sommeil.

J’ai fait la sieste au bord du canal. Ya même une pierre pour poser le livre ou le téléphone.

Ce soir ya Eddie de Pretto et Santa.

Autre style..

Je te serre fort, longtemps et je respire tes cheveux 🫂

Le Stellisee est un miroir.
Un miroir trop grand, trop froid, posé au pied des montagnes comme une vitre éternelle. L’eau est claire au point de me donner le vertige en plongeant les yeux dans le reflet du ciel. On dirait qu’on pourrait tomber dedans et ne jamais toucher le fond. Au loin, le Cervin dresse comme une pyramide parfaite découpée dans le ciel. Ça me cloue la poitrine. J’ai toujours aimé me retrouver à mon échelle, avalée dans l’immensité des choses, comme dans la mer.
Une beauté de roche et de neige indifférente a ma presence ou a ma faim.

Je m’accroupis sur la rive. Mes mains sont déjà engourdies par le vent, mais j’attache quand même la ligne. Un fil tendu, un hameçon bricolé à partir d’un vieux trombone , et un bout de métal tordu en guise de plomb. Misère en guise de technique. Mais parfois, la misère suffit.

Marcel, lui, ne comprend rien à la patience. Il se penche, crocs en avant, et claque sa gueule sur l’eau. L’éclaboussure ricoche en étoiles glacées, et les poissons fuient aussitôt.
— Salaud, je murmure.
Il lève la tête vers moi, les babines trempées, les yeux brillants, comme s’il avait accompli un exploit. Sa queue fouette l’air, et son corps massif se secoue dans une pluie de gouttes glacées. Je soupire. J’ai envie de le gronder, mais sa joie me réchauffe malgré tout. Alors je me tais, et j’attends.

Le temps passe. Un nuage glisse devant le soleil et la lumière se fait plus pâle. Le vent descend de la montagne, coupant, tranchant comme une lame. Ma mâchoire tremble, mes doigts picotent. Puis, d’un coup, la ligne se tend. Une vibration minuscule qui devient un tiraillement réel. Je tire. Ça résiste. Je tire encore. Une truite argentée éclabousse hors de l’eau, se débat, sa queue claque l’air comme un fouet. Je la ramène sur la berge, je l’attrape à pleine main et je l’assomme contre une pierre. Un seul coup. Pas plus. Respect du gibier.

Marcel accourt, tout excité, les oreilles dressées. Je souris malgré moi.
— Tu veux ton bout, hein ?
Je sors mon couteau, j’ouvre le ventre de la truite, le sang chaud me colle aux doigts, une odeur métallique monte. J’arrache un morceau cru, rouge encore palpitant, et je le tends à Marcel. Il l’avale d’un seul coup comme s’il n’avait pas mangé depuis des semaines. Son regard me demande déjà la suite. Moi, j’attends ce soir, le feu, la chair grillée, la peau qui claque, le sel que j’économise comme de l’or.

On en reprend deux autres. Petites, maigres, mais assez pour tenir. Le lac m’offre ce que Zermatt refuse. Alors je remercie en silence, comme une vieille qui prierait les esprits de la nature.

Le soir venu, le feu lèche la chair et l’odeur me serre la gorge. Marcel et moi partageons la maigre pêche, chacun son morceau. Il lèche mes doigts ensuite, ses yeux brillent comme si je lui avais offert un banquet royal. La montagne, le silence, les étoiles. Presque un luxe. Presque un dîner de rois. Mais un dîner qui s’efface vite, remplacé par la faim qui gronde déjà pour demain.

C’est demain justement que je décide de redescendre. Le poisson, c’est bien. Mais ça ne suffit pas. J’ai besoin de plus. Des réserves, des vraies. Si je continue à vivre au jour le jour, je finirai par crever comme les autres, la peau collée aux os. Alors je mets mon sac, j’appelle Marcel, et je marche vers Zermatt.

La pente avale mes pas. Et je guette les probabilités de rencontres qui augmentent.

Les maisons apparaissent comme des ossements, alignées le long de la vallée. Des volets qui claquent, des fenêtres béantes. J’entre dans une supérette, la porte à moitié arrachée. L’air sent le plastique brûlé, le vin renversé. Les rayons sont nus, dépouillés depuis longtemps. J’imagine les premiers jours, les files de gens affamés, les pillages, les cris. Il reste quelques bouteilles, brisées pour la plupart. Deux seulement sont intactes : du rouge bon marché. Je les mets dans mon sac. Ça ne nourrit pas, mais ça peut soudoyer un ventre désespéré.

Je passe à une boutique de sport. Le sol est jonché de cartons ouverts. J’essaie des chaussures de randonnée neuves, plus solides que mes vieilles godasses. Elles me serrent un peu, mais elles tiendront mieux la route. Dans un coin, miracle : une boîte de barres énergétiques. Périmées depuis des années. Je goûte quand même. Ça colle aux dents, c’est sucré, écœurant, mais mes mâchoires mâchent sans réfléchir. Le sucre passe dans mon sang comme une drogue.

Plus haut sur un versant, a la naissance de la massif montagneux on distingue une ferme. Pas mal de dénivelé, 1h de marche peut etre. Je tente. Les volets pendent, les portes grincent. L’odeur de foin moisi flotte dans l’air. Je cherche une cave, une grange, quelque chose. Rien que de vieux outils rouillés, des caisses vides, un collier de chèvre accroché à un clou. Je trouve un pot de confiture cristallisée, et une boîte de farine grise, infestée de mites. Je prends quand même. On n’a plus le luxe de choisir. En repartant le bois d’une vieille trappe grince sous mes godasses. Des escaliers qui descendent dans la roche, comme dans le cœur de la montagne.. et là un trésor.. des énormes fromages qui vieillissement paisiblement depuis un moment.. des meules entières de plusieurs kilos chacunes et tout à fait mangeables.
C’est très dur, un peu sec, on dirait du parmesan.

J’embarque une meule entière dans mon sac et je note l’emplacement de la ferme.
En repartant on croise 3 conceptrice de ce trésor avec une cloche autour du cou.. Ça amuse beaucoup Martel.

Motivé par mes trouvailles je continu vers le siège d’Atlantys, la bas on est sur de trouver plein de choses. Même si il faut enjamber les cadavres et se boucher le nez.

2h plus tard Marcel renifle partout, se fige parfois, grogne dans le vide. Ses poils se hérissent, mais je ne vois rien. Peut-être des fantômes. Peut-être que lui les voit.

Puis, sans prévenir, le bunker apparait au loin. Une bête de béton plantée dans la roche, cicatrice d’un autre temps. Mais ce n’est plus un tombeau vide. Je le comprends tout de suite. Des silhouettes rôdent. Des feux brûlent. Des voix éclatent. Ça grouille, ça rit, ça patrouille. Les Gueules Noires.

Je les reconnais de loin : les visages maculés de cambouis, les brassards rouges, leur manière de se tenir comme des coqs sur un tas de fumier. Des femmes transportent des caisses. Des gamins jouent avec des armes trop lourdes pour eux. Des types bricolent des fusils automatiques sur des tables en fer.

Atlantys, siège de survie, transformé en fourmilière de pillards. Leur nid. Leur bastion.

Je reste figée, Marcel couché contre mes jambes. Mon cœur cogne trop fort. Les réserves sont là, derrière eux. Tout ce dont j’ai besoin pour tenir. Mais la folie aussi, la violence.

Alors j’attends, dans l’ombre.
Je scrute. J’écoute, j’ai envie de savoir. Il y a la peur mais il y a la curiosité. Profitant du soir qui tombe vite dans les montagnes je m’approche. Tout doucement, suivie se près par Marcel.

Mais j’entends une voix tout près, trop près ! Des gars masqués par la géographie accidenté. A 30 mètres à peine, dissimulés derrière un renfoncement rocheux, invisibles depuis ma position.
On appelle un certain Charles (Charles Cosby) en gueulant!
En me redressant un peu je pourrai les apercevoir.
« Essaye de récupérer un max de chose la dedans » on lui lance, « je vais récupérer les outils »

Je craque je me relève lentement jusqu’à voir une partir de la scène par dessus l’obstacle.

Le Charles ça à l’air d’être le bricoleur, il a le nez dans dans un drôle d’engin écrasé.
Le drône ! Il est tombé ! Non ils l’ont descendu à en juger les impacts sur la carlingue..

A bien y regarder plus bas près de l’entrée du bunker, je vois des armes d’une taille inhabituelle..
Ou est ce qu’ils ont trouvé ça..

Je crois qu’on va manger du poisson, du fromage et cueillir des baies. Ça m’ennuie mais il y a autre chose.. je ne peux m’empêcher d’y penser.
Si Leo arrive, il ne lira jamais le message que j’ai laissé à l’entrée.
Il va tomber sur ces fous si il vient..

-Continuer Lisa🟩
-Continuer Leo🟥
– Un autre au hasard🟦