Me revoilà à Toulouse, sous la pluie. Je recommence demain. J’ai l’impression que c’était ya au moins 1 an..^^ mon tableau ma être très rempli..
Mais je crois que je suis raisonnablement reposé. La fête était sympa, j’ai croisé des connaissances au bon hasard.
Santa c’est le fille de la Mallette, d’ailleurs je sais pas si on a gagné ^^
J’espère que ton week-end était bien..
Je pense à toi
Je te serre fort🫂
Ça fait 2 jours qu’on attend avec Oggy dans notre 3 pièces roof top près du canal Saint Denis mais Jean a l’air de bien s’en tiré. La chance sourit aux audacieux et aux dingues.
Oggy et moi on guette des que ça bouge. Il voit toujours avant moi, j’ai même l’impression qu’il aboit en fixant le vide parfois. D’ici on domine les autres bâtiments et le parc de la Légion d’honneur.
Le soir on allume un feu discret avec des morceaux de meubles pour faire chauffer des conserves.
Comme toujours Oggy en lèche le fond minutieusement en faisant tinter l’aluminium des boîtes qui se dérobent sur le sol.
A l’intérieur ya beaucoup de livres, un piano qui attend d’être touché. Des tableaux qui crient leur originalité.
C’est le genre d’endroit ou on faisait des brunchs avec des croissants, ou on buvait des bières de producteurs bio tout en dominant Paris. Une échelle de mesure sociale sur 20 étages de bétons.
En bas les graffitis, le bourdon du trafic et l’urine. Tout en haut les précieux m2 s’offrent au ciel comme des petits temples aux dieux de la réussite.
Aujourd’hui c’est une tour de guet pour un claudo et son chien.
La nuit passe doucement, je regarde glisser la lune..
Oggy me réveille toutes les heures par des aboiements exaspérés..
Des congénères errants semblent se livrer à une guerre contre des ragondins sur les rivés du canal Saint Denis.. Je ne sais pas lui faire comprendre que ça n’est rien et qu’il va rameuter tous les morts de faim du quartier. Ça reste pour lui un spectacle intolérable. Drôle de bête agaçante dont parfois l’innocence me touche par dessus tout.
Puis il y a eu cette explosion..
Je guette l’entrée de notre donjon, j’ai peur que les rôdeurs avertis par mon cher compagnon débarquent pour égorger nos rêves.
Comme dans les films, dans un fauteuil, en face de l’entrée, légèrement désaxé, juste assez pour surprendre. Le fusil sur les genoux comme on berce un bébé prêt à se réveiller.
J’ai les paupières en plomb, je vais m’endormir, je le suis déjà à moitié.
Je commence à voir ses petites mains qui fouille dans les galets, le bruit de l’eau sur la pierre qui me berce, l’odeur de ses cheveux et ses pieds d’enfants bien rangés dans des sandales en cuir et moi qui ne peut m’empêcher de la toucher.
Il y a un bruit dans mes reves, des pas, des pas agités. Des pieds qui heurtent le béton. Au pas de course. Pas sûr la plage, chez moi !
Je me réveille en sursaut, c’est la dans le couloir, juste derrière la porte. Je suis encore dans le coltar, je panique. Mon doigt se crispent autour de la gâchette. Le canon crache en rafale. Le canon s’emporte et balafre la porte jusqu’au plafond en remplissant l’air d’éclats de bois et de plâtre.
Une voix brise le silence retombe avec la poussière. Putain Jean, j’ai failli le truffer de balles. Je vois sa tête qui apparaît doucement à travers la crevasse dans la porte.
Il a vraiment un grain, je me demande comment il a pu s’en sortir..
Il est paniqué. Les premiers mots qui débordent de sa bouche qui bagaye et sourit dans un même rictus : Faut qu’on parte !
Je comprends qu’on a pas le temps de polémiquer. D’ailleurs Oggy pisse sur le tapis. Une forme d’adieu et de propriété.
On dévale les marches, on suit la cadence d’un soldat à moitié fou.
–« Raconte moi putain » je lui lance entre 2 respirations
Il me répond :
-Fallait que je me barre, j’étais bien au début, mais j’allais me faire chopper la, à cause d’un collègue de Melun..! Ma légende est cramée
Je comprends pas tout. Surtout pas pourquoi il court.. est ce qu’il se prend pour un agent secret ?
-Il t’ont vu partir? T’es pas sensé passer pour l’un des leur?
-Disons qu’avant de partir j’ai laissé un cadeau.
-Comment ça un cadeau?
-J’ai gardé une partie du C4 et j’ai fait péter un réservoir d’essence.
T’aurais du voir, une colone de feu. Il a fait jour pendant 3 min, ajoute t il en riant. Forcément ya 3 connard qui m’ont vu près du réservoir. maintenant ils ont compris que j’étais pas vraiment en train de vérifier le niveau..
C’est sur il se prend pour un agent secret. Peut être même pire.
Je sais même pas si il est très doué ou très chanceux.
Parfois c’est peut être la même chose.
On commence à s’essoufler sévère.
On s’abrite au rdc d’un immeuble sans mur, derrière des gravas.
Pour le moment aucun bruit. Personne a nos trousses. Mais ça viendra. Je ne connais qu’une direction.
On continue dans Paris, dans les faubourgs, les ruelles et la géographie chaotique on sera beaucoup plus difficile à repérer.
Comme 2 rats dans un immense égout.
On croise personne, juste des ombres. Je me sens plus fort à 2. Ou plutôt un plus un dingue. 4 bras 2 armes. Ça dissuade beaucoup les arpenteurs.
On avance sur le sol éventré des ruelles ou les herbes jaillissent entre les pavés qui se soulèvent.
Le gris des façades se confond avec le ciel et les fenêtres menace de leur cœur noir.
Des mannequins restés debouts derrière les vitrines éclatés nous regardent passés de leur présence ridicule.
Montmartre à été le bastion de quelque chose. Un endroit stratégique où il ne reste que les palissades renversées et ses sac de sables moisis. Les barbelés décorent les bariment bourgeois comme des guirlandes terribles.
D’en haut on voit tout Paris et la route qui reste à faire dans cette densité de béton.
Montmartre c’est la cime de la fin du monde.
Les escaliers, ces foutus escaliers, montent vers le Sacré-Cœur comme une procession de pierre pour des pèlerins disparus. Jean souffle derrière moi, ses bottes frottent sur les marches. Oggy nous devance, museau au vent, truffe collée aux traces invisibles de vie qui ont fui depuis longtemps.
J’ai toujours détesté Paris, même avant que ça crève. Trop de façades maquillées, trop de regards qui veulent t’acheter ou te vendre. Maintenant le silence colle aux murs comme une seconde peau. Les volets claquent au hasard, les antennes servent de pigeonniers. Jean garde la main sur son flingue comme si allait jouer une scène au cinéma. Je le regarde, je me demande s’il tiendra la route, si il va pas faire n’importe quoi au premier regard louche.
On passe devant un vieux cabaret éventré. L’enseigne en forme de moulin pend dans le vide comme un cadavre au gibet. Devant, des chaises renversées, un tapis rouge qui a moisi plus vite que les souvenirs. Montmartre n’a plus rien de bohème, ya plus que les rats qui dansent ici.
On descend ensuite, glisse vers le bois de Vincennes. Des avenues trop larges, des carcasses de bagnoles qui se décomposent, du verre pilé comme une mosaïque de désespoir. On longe des familles de sans-abri transformées en tas de tissus secs. Personne ne parle. Même Jean se tait.
Le bois apparaît enfin. Une respiration verte dans la gorge noire de la ville. Les arbres envahissent la ville, mais ils ont cette allure de jungle. L’air est humide, saturé de terre. Et puis — merde, j’y crois pas. Une ombre haute, au moins 6 mètres, fragile, qui bouge lentement entre les troncs.
Une girafe.
Ouais, une vraie girafe. Son cou jaillit du fouillis des branches comme une antenne vers un ciel qui ne répond plus. Elle marche doucement, comme si elle se foutait du chaos. Oggy la fixe, tendu, mais sans aboyer. Jean ouvre la bouche, pas un son. Moi, je me dis que si une girafe a survécu ici, c’est que le monde s’amuse encore.
Le silence se brise par son souffle lourd, régulier. Elle nous regarde, ses yeux immenses pleins d’une innocence qui nous crache à la gueule. On croise son regard, et je me sens minuscule, ridicule, un moustique dans ce cirque de fin du monde. .
On reste plantés, trois hommes et un chien figés devant ce vestige d’un autre monde, une bête africaine prisonnière des bois de Paris. Et je me demande si c’est un signe. Ou juste un foutu gag cosmique.
Alors on reprend la marche, lentement. Derrière nous, la girafe replonge dans le vert, elle enjambe un square pour gosses comme on efface l’histoire, silhouette de rêve dans une ville éteinte.
Dans un monte qui meurt, les animaux qui s’adaptent, les arbres qui avalent les barrières des parcs, les pavés retournés les racines, tout ce qui pousse alors que les pierres s’effondrent rassurent quelque chose au fond de moi. C’est l’instinct qui habite tout ce qui vit, qui annonce pas la mort, jamais. Qui annonce autre chose, sur le lit de ce qui devait mourir.
Jean a une autre vision, je m’en aperçois quand il me demande:
-Dis Leo, j’ai un Un panneau zoo de Vincennes. Si on a vu une girafe, pourrait pas y avoir des lions ou des ours?
-:Oui t’as raison, regarde bien les traces s’il te plaît. »
Ça l’occupera au moins..
A la sortie du bois, on est alerté par des voix. Au loin 3 caravanes. 5 hommes, 2 femmes autour d’un vieux baril qui sert de brasero.
On remarque une voiture attelée à une des caravanes qui a l’air de fonctionner. Des panneaux solaires sont fixés sur le toi. Ils servent peut etre à recharger les batteries.
Jean le fait signe avec un regard plus excité qu’inquiet, il a répéré des armes. Ya une adolescente enchaînée, un peu à l’écart.
-Passer son chemin 🟦
-Aider l’enfant et piquer la bagnole et la caravane 🟥
-S’approcher discrètement pour essayer d’en apprendre plus🟩
C’est pas mal d’avoir une voiture et une caravane pour la suite.. et de libérer un enfant enchaîné… c’est bizarre comme scène, ça serait encore plus bizarre de passer son chemin non ?
Je sens qu’il va encore y avoir des gens à potentiellement tuer par contre…
Pas mal la girafe, j’aime beaucoup l’idée 🙂
Si on avait gagné, on le saurait non ? Après c’était les vacances…
J’espère que ta rentrée se passe bien 🙂
Le weekend était fatiguant, j’ai un peu hâte de faire ma rentrée moi !
Bon courage et bonne journée 🙂