C’était bien de voir tes cheveux géants que tu vas pas couper beaucoup. Et j’aime tellement te voir sourire..
Je me dépêche d’aller au lit, demain je me lève comme toi.
J’espère que tu vas pas te réveiller plus tôt
Je te fais Un massage de mains en rêve
Grand câlin, longtemps 🫂
Putain c’est quoi encore, on dirait des camions. C’est probablement les tarés du stade.
Ils ont pas pu nous suivre jusqu’ici..
Et pour autant ils sont pas sur l’autoroute par hasard.
Pas question que j’abandonne notre nouvelle maison roulante..
J’attrape 2 autres iphone, pour plus tard.
Je me jette sur le fauteuil, la clef est sur le contact et je démarre tranquille. Les 2 vont se réveiller, j’espère qu’ils vont pas paniquer..
Les phares de la bagnoles s’allument automatiquement pour s’adapter à l’obscurité. Merde, c’était sur, ils risquent de nous voir.
J’accélère, maintenant c’est sur qu’ils paniquent. J’avale la route éclaté qui fait sursauter notre attelage. J’évite les épaves, contourne les zones crevassées d’où sortent des herbes folles.
Et j’attends, la prochaine sortie, vite. Je jette un œil au rétro. Je les vois apparaître parfois quand la voie est dégagée. Je crois qu’ils se rapprochent, ils sont plus rapides c’est sur.
Je cherche les panneaux comme un sursis.. prochaine sortie 10km Saint Denis lés Sens…
Dans 10min un peu plus on sort.
Je conduis comme un chien, la remorque valdingue, les 2 autres doivent péter les plombs derrière. J’aurais du les avertir, j’ai décidé pour eux, seul, je les conduis peut être au désastre. J’entends oggy, je reconnais ce son, il est hors de lui.
Je regarde surtout la route, les obstacles jaillissent du cœur de la nuit, des animaux au yeux lumineux foutent le camp dans les talus.
Mais je sais qu’ils approchent.
1km.. on y est, j’ouvre les yeux comme un affamé, faut pas rater notre issue dans ce bordel de rouilles de plantes.
Et la mon regard s’écrase désespéré, sur ce que la nuit révèle.
La route coupée nette, un bus transformé en barricadé, des plots en béton et la route crevassée. C’est pas une sortie c’est un putain de château fort.
La voiture glisse doucement devant l’espoir, le pied en apesanteur au dessus du frein, je reste figé devant l’impossible.
J’ose plus regarder derrière. J’accélère encore, maintenant je la batterie aussi m’annonce aussi une mauvaise nouvelle. La journée même ensoleillée n’a pas suffit à nourrir la bête. Je devrais ralentir pour etre sur de pas tomber en rade en plein milieu, je me demande..
Je continue moins vite, prochaine sortie Vulaine, 15min de plus au minimum. La petite pile lumineuse est presque invisible sur l’écran. Et derrière, non ! Ils sont si près.. impossible qu’ils nous aient pas vus.
J’ai l’impression que mon esprit sort de mes veines pour couler sur mon siège. Je prie, pourquoi je sais pas. Pour sortir, pour que je tombe pas en panne, pour qu’ils continuent leur route, pour qu’on les intéresse pas. 1km enfin, la petit voyant en forme de pile, clignote comme un avertissement. Je freine avant, je laisse pas le choix au sort. Et là je vois une barrière fusionnée à un paquet de broussailles. Mais pas assez pour m’arrêter, pas maintenant. J’accélère, pas question de rester coincé. La barrière vole, résculptant le capot au passage. On traîne le reste de la barrière enchevêtrée dans des racines sur 20 metres mais on est passé. J’avance doucement, je laisse le sang refroidir dans les tempes. Je jette un regard vers la bretelle, je vois la lumière au loin qui clignote au rythme des obstacles qui jonchent la route.
Beaucoup trop près, j’ai envie d’attendre la, juste pour voir si ils sortent aussi. Mais c’est dangereux. J’appuie sur la pédale d’accélérateur, l’engin se met en mouvement, puis s’arrête, simplement. On va rester là. C’est trop, je pourrais sortir, crier aux autres de sortir et courir dans droit dans le noir. Mais j’ai plus ma force.
J’attends sur mon siège, la tête relâche en arrière comme un pendu. Les yeux dans le rétro..
Les autres sortent. Oggy fait éclater sa frustration et saute sur la portière comme pour me passer un savon. Évidement ils veulent savoir.
Mais c’est jean qui voit le 1er, le regard fixé sur l’autoroute. Il prend chloé par une épaule. Et il dit : Qui est prêt à courir ? Leo sort de la, tout le monde a bien senti que tu savais pas conduire ! »
Ça détend l’atmosphère.. je sort, pour que oggy puisse secouer l’ourlet de mon jean comme une proie innocente.
On regarde, les lumières se rapprocher avec le calme de ceux qui savent que les dés sont déjà jetés. 2 camions à la silhouette imposante qui ralentissent dangereusement.. ils vont tourner, je nous voient déjà transformés en lapins qui détalent. Ils ralentissent on jurerait qu’ils hésitent.. Mais ils passent tranquillement. Continuant leur route je ne sais où.
« Tu crois qu’ils nous ont suivi? ». dis Jean
« Non je suis sur qu’ils nous ont vus tourner, ils auraient continué autrement..:
Il rajoute:
« Tu sais dans stade j’ai parlé à un prisonnier qui a eu le temps de s’enfuir, un qu’il garde comme une mascotte souffre douleur, il m’a parlé de la Suisse comme destination, comme échappatoire, ou du moins comme transition.
Tous ces types quont est venu cherchés, ils allaient quelques parts, un endroit secret à l’abris du monde.
Peut etre que les gueules noirs ils vont pas la bas pour rien »
Je lui tend un téléphone, pour qu’il voit le gamin flippant..
Il regarde le film.. ses yeux m’interrogent et retournent à l’écran plusieurs fois. Je crois qu’il cherche même pas des réponses, il cherche les questions.
La plus simple » C’est quoi? » Une question d’enfant
« Un virus probablement, une version simplifiée ou totalement différente de celui qui a éteint le monde.
Quelqun à fait ça et le plus fou c’est qu’ils racontent la dedans qu’ils ont fait ça pour éviter pire »
Jean semble plonger dans ses pensées, Chloé a l’air de s’en foutre autant que le chien qui est en train de se rouler dans la boue.
On va dormir la, se réfugier dans le sommeil. Et décider demain du chemin. Je leur parle des montagnes, de Zermatt. Je leur dis que tout sera plus sur là bas, pas comme une berceuse, plus pour me convaincre moi-même..
La nuit m’avale rapidement, profondément. Oggy et Chloé sont enroulés l’un sur l’autre. La poitrine d’oggy se soulève avec l’amplitude d’une bonheur tranquille.
Plus tard dans la nuit je les aperçois sortir pour une ballade de nuit.
J’ai envie de dire à Jean de monter la garde mais il ronfle comme une bête blessée.
Je sombre à nouveau sous le poids de la fatigue.
Soudain quelque chose m’arrache les yeux, avec une douleur jusqu’à l’intérieur de mon crâne.
La lumière transperce la caravane avec des faisceaux blancs par les fenêtres.
Il ya les cris. J’essaye d’habituer mes yeux. Des silhouettes. Jean est à 4 pattes en train de chercher son flingue.
Puis une voix : « Allez on sort de la les campeurs ! Dehors ou vous cramez dans votre caisse à lapin »
Dehors, des projecteurs, des silhouettes armées, des dizaines qui ricanent.
J’ai juste assez le temps de plaquer jean au sol qui allait commencer à tirer.
———
Raccoon999
Je gratte le bitume de ma semelle trouée, ça sent la friture froide et la mer, mélange typique de Manhattan un matin trop tôt. Devant moi, une vingtaine de mecs en sweat à capuche pastel, sac à dos bourré de stickers de licornes et de logos Apple, s’agrippent à leur thermos Starbucks comme des naufragés. Ils sourient, se filment, balancent des stories. Ils attendent leur nouveau messie : l’iPhone avec agent IA derniere génération, le gadget qui doit leur donner un 2eme cerveau greffé dans la poche.
Moi, Raccoon999, j’attends aussi. Mais pas avec la meme idée.
Eux, ils veulent s’acheter un bout âme artificielle supplementaire. Moi, je veux juste gratter sous le vernis, pousser mes doigts crasseux dans les entrailles du diable. Derrière les vitres, je sais déjà qu’il y a une porte dérobée, un serveur de boutique mal patché, un trou assez large pour y faire passer un message, un avant goût avant le black out. Je suis très fier de ma création, j’aurais tellement envie de voir leur tête à tous ces cons quand ils le verront sur l’écran. Un petit enfant flippant qui leur expliquera ce qu’on a fait.
Le reste du groupe est pas d’accord avec ça.. j’ai pas intérêt à me faire chopper. Ça pourrait faire foirer le plan, tout le blackout. Mais moi je trouve ca drôle.
La file est absurde. Y a un gros type avec une couverture Star Wars, il parle à sa GoPro comme s’il animait le JT de 20h. Derrière lui, un couple d’étudiants asiatiques joue à pierre-feuille-ciseaux pour savoir qui tiendra la place pendant que l’autre ira pisser. Deux rangs plus loin, un gamin de seize piges a déjà les yeux explosés de caféine, il tremble comme si le téléphone allait lui sauver la vie. Ça me fait marrer, je me demande si ces types savent coder ne serait-ce qu’une ligne de Python.
Je fais semblant d’être l’un d’eux : capuche grise, lunettes trop larges, sac surchargé. J’ai l’air d’un de ces geeks transparents qui vivent par procuration. En vrai, sous ma manche, une clé USB trafiquée attend son heure, et dans mon crâne y a le plan : injecter, siphonner, disparaître. Un mois avant le blackout. Un mois avant que la lumière s’éteigne.
Je les observe, mes voisins de queue, comme des rats bien dressés. Ils discutent specs, gigas, nanomètres, puissance de calcul. Ils répètent en boucle les mots qu’Apple a bien voulu leur fourrer dans la bouche. Le nouveau modèle “comprend vos émotions”. Le nouveau modèle “anticipe vos besoins”. Le nouveau modèle “est plus vous que vous-même”.
Et moi, je ricane en silence. Parce qu’ils croient acheter de la liberté, et moi je sais qu’ils achètent leurs chaînes. Et que ces chaînes-là elles vont disparaître, avec tout le reste.
Dans mon ventre, y a cette colère sourde, vieille comme mes nuits passées sur des forums crades. Colère contre ceux qui bouffent sans jamais comprendre d’où ça vient. Colère contre le monde qui applaudit pendant qu’on lui scie la branche. Je suis un troll, un raton laveur qui gratte les poubelles des empires.
Alors j’attends, malingre, les mains dans les poches, et je me marre doucement en regardant ces abrutis dormir debout pour être les premiers à embrasser leur nouvelle laisse numérique.
Le soleil tape déjà sur les façades de verre. La boutique ouvre dans une heure. Et moi, j’ai déjà faim du chaos à venir.
Parceque nous on a prévu notre place pour après. La meilleure place du monde.
-Continuer avec Leo 🟦
-Continuer avec Chloé 🟩
-Continuer avec Raccoon 🟥
C’est une bonne option pour l’histoire mais on en sait pas trop là, y a un suspense !
J’espère que ça a été, le réveil et le trajet, et que tout se passe bien 🙂
Et si j’ai réussi à me réveiller encore plus tôt cette nuit… 3h
C’était dur d’avoir 2 heures de RGPD ce matin… j’aurais bien aimé que tu m’apportes des petits gâteaux 🙂
Bonne journée 🙂